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6h30 de route nous amènent sur la côte atlantique... En face... bein c'est l'Europe... Anecdote sur le chemin, nous nous arretons pour demander notre chemin dans un magasin : la vendeuse nous demande si notre auto est electrique : il s'agit d'une yaris (hatchback pour les québécois)... c'est tellement petit pour les americains, que ca ne pouvait pas être une voiture "normale". Bon heureusement on est sur le bon chemin et nous finissons par rejoindre le groupe.
Une première rando nous fait découvrir la côte de granit rose et les premiers petits monts à grimper.
Si les photos vous rappellent la Bretagne, c'est que ca ressemble en effet beaucoup : même végétation, même granit, même marées et pour le week end, même climat... Tout va encore bien le samedi même si le plafond est bas. La temperature dans la nuit descend gentiment en dessous des 40°F... (comment trouver combien ca fait en degré celsuis ? Rien de plus simple, vous enlevez 32, vous multipliez par 5 puis vous divisez par 9). Et vers 3h du mat la pluie se met de la partie. Heureusement que j'ai décidé d'investir dans une bonne tente et un sac de couchage digne de ce nom...
Bref on est dimanche matin, il pleut. Est ce que ca va empecher une bande de québécois d'aller crapahuter en haut du plus haut sommet à 80km à la ronde ... heu en fait oui. Le chemin initial étant un chemin de crêtes donc complétement exposé (avec des risques d'orages électriques en plus), la rando initiale est revue en "on va faire le tour et en restant à couvert dans la forêt on espère être un peu moins trempé pour attaquer la montée si ca se dégage". Bon comme dans tous plan B improvisés on se rend vite compte que si le sentier qui fait le tour est bien dans les arbres, son tracé est prévu pour passer un certain nombre de fois au dessus d'un petit ruisseau. Le problème : pluie torrentielle = ruisseau format XL. Les blocs de roche censés nous faire traverser au sec (!) sont recouverts par 5 à 10 cm d'eau avec un courant bien violent, nous obligeant à chercher d'autres gués ou traverser en sautant... Bref il n'y a plus grand monde de sec arrivé à l'embranchement vers le sommet. La logique aurait voulu qu'on rentre se secher dans nos tentes (c'est ce que fera le second groupe) mais la perspective du refuge au sommet dans lequel un peu de chauffage et du café nous attendent nous font braver la météo. C'est parti pour une belle grimpette au milieu des blocs de granit et des nuages qui glissent dessus comme nos chaussures mais sans les jurons.
Bref un bel effort pour monter en haut du Mont Cadillac et tomber sur la vision surnaturelle d'un grand parking asphalté évidemment vide. C'est ça les USA : vous pouvez visiter un parc naturel sans sortir de votre pick up climatisé, merci la "scenic road"...
Bon le sandwich avalé il est temps de repartir dans les sens inverse et d'essayer de ne pas glisser dans la descente (du granit mouillé, ca glisse en tabernak, mais si tu rajoutes de l'osti de lichen, c'est pire qu'une pente savonnée). Heureusement, après 10h ininterrompue la pluie cesse enfin et les nuages s'écartent pour nous offrir une vue à couper le soufle sur le parc, la cote et ses iles. Une belle récompense pour la montée !
La suite de la rando devient tout d'un coup plus facile, les rochers glissent toujours autant, mais le moral n'est pas dans les chaussettes (c'est bien trop mouillé la dedans). Le mont suivant se grimpe comme pour rire et la descente suivante nous réserve de beaux panorama avec de superbes chutes d'eaux (dont une grande partie coupent le chemin, mais bon on n'est plus à quelques hectolitres près dans les bottes...).
Bref la journée qui aurait pu être un cauchemar se révèle être un grand moment : beaux sentiers, défis à la fois pour le moral et pour le physique (épuisant de rester concentré sur chacun de ses pas pour ne pas glisser pendant 10 km), et surtout de bons moments partagés (ça vous soude un groupe de se baigner ensemble dans les torrents).
Le lundi une dernière rando nous donne un aperçu des panorama sur l'autre coté de la presqu'ile. 2h30 de marche pour atteindre un nouveau sommet et puis c'est l'heure de retourner aux autos, direction Québec où le soleil nous attend à la frontière. Sur le chemin du retour un orignal traverse tranquillou bilou devant la voiture devant nous... Ca et une bonne bière improvisée avec le groupe clos un bien beau week end, qui donne envie d'en faire d'autres !
Je vous laisse revivre la chose en photo sur Picasa
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