Zion

Les 10 premiers centimètre de neige de la saison sont attendus demain... Replongeons donc dans les vacances avant de chausser les raquettes...

Jour 10 (suite)
Retour au camping pour le petit dej. Pas de céréales ce matin, le lait est congelé (-12°C...). Le jus d'orange fait une très bonne slosh (genre de granita, mais aussi nom de la neige fondante qui colle au bottes au printemps). En compensation, un bon gruau chaud (avec des pépites de chocolat fondues dedans) nous permet de ne pas trop mal commencer la journée! Heureusement on part vers la chaleur.
Sur l'heure du midi, on arrive à l'entrée du Zion national park. Moins connu que les précédents parcs mais finalement celui dans lequel j'ai le plus envie de retourner.
Zion est un canyon creusé par la Virgin river. Des mormons s'y sont installés lors de la conquête de l'ouest et ont donné tout un tas de noms plus ou moins religieux, dont celui du park Zion (soit un lieu béni de Dieu). C'est vrai que l'oasis de la rivière protégée du désert par les falaises escarpées a un petit air de paradis perdu.
Premier arrêt pour la pause lunch sur la Canyon overview trail (il faudra transporter un gros chaudron de couscous jusqu'au point de vue). Notre guide qui est parti garer le mini bus plus loin revient avec une superbe série de photos d'une tarentule prises sur le sentier qu'on vient juste d'emprunter (note pour moi même : vérifier mes chaussures avant de les mettre demain matin).
La vue sur le canyon est impressionnante et les couleurs rouges et blanches déjà vues à Bryce prennent de nouvelles dimensions sur les flanc des falaises. On retourne au mini bus pour passer un tunnel de plus de 1,5 km creusé avant l'ère des machines outils. On s'installe au camping et un petit groupe (dont le kariboo) part faire une petite rando juste au dessus du camping.
Le coucher de soleil sur les montagnes entourant le camping nous accompagne pour le souper. La soirée se termine par un tour de loup garou de Thiercelieux avec un si confortable +6°C que tout le monde se réjouit de la chaleur.

Jour 11 : les Narrows
La journée commence par une essayage de bas (chaussettes) en néoprène et de chaussures antidérapantes. En effet la rando du jour va se passer à 70% dans l'eau. On remonte la Virgin river dans les Narrows, la partie la plus étroite du canyon que cette même rivière a creusé. On adjoint à équipement notre un bâton pour se donner un point d'appui supplémentaire qui sera bienvenu face au courant. On termine l'équipement par le maximum de couches possibles pour le haut du corps: les pieds dans l'eau à 12°C toute la journée (13°C dans l'air), il y a intérêt à prévoir du chaud pour le haut (vive la laine polaire qui même mouillée tient chaud!) . En théorie on est censé avoir de l'eau jusqu'aux cuisses dans les endroits les plus profonds. Ca c'est la théorie puisque 200m après le début de la rando on doit traverser une piscine naturelle où le niveau de l'eau approche dangereusement mon nombril (et je suis loin d'être le plus petit du groupe). Le ton est donné : on va être mouillé toute la journée. Mais le spectacle vaut le coup.
Bon après la fameuse piscine je me rends compte que la pochette étanche de mon appareil ne l'est plus : une belle entaille la rend totalement inefficace. Heureusement l'appareil n'est pas trop atteint. En deux temps trois mouvements je récupère le sac ziploc de mon sandwich et je repars avec un appareil qui sent la moutarde baseball (c'est comme ca que les québécois appellent la moutarde jaune sucrée américaine) mais au sec.
Petit à petit on s'habitue à notre nouveau sentier qui serpente tantôt au dessus, tantôt en dessous de l'eau. Plus on avance, plus les parois vertigineuses qui nous encadrent se rapprochent. On se sent tout petits au milieu de ces parois rocheuses et de la rivière qui les a créés.
Malheureusement le temps se couvre. Le soleil qui a déjà besoin de pas mal de courage pour descendre au fond de la gorge n'éclaire plus grand chose et mon appareil photo en mode automatique s'obstine à rester sur le mode "paysage nocturne". On profitera pourtant au maximum de la ballade en continuant d'avancer même lorsque la pluie se met à tomber (mouillés pour mouillés...). Après un lunch pris sous l'abri naturel d'une roche (ouf mon sandwich est resté au sec malgré la kidnapping du ziploc par mon appareil photo) on repart jusqu'à se retrouver bloqués par une nouvelle piscine : notre guide tourne les talons avec de l'eau jusqu'à la poitrine. De toute façon il est pas loin de l'heure de faire demi tour. La pluie cesse sur le chemin du retour et au camping, il fait beau pour déboucher la trouvaille de la journée : La Zion canyon beer. On l'a bien mérité et vu bien assez d'eau pour la journée.

Jour 12 Angels landing
Dernière rando à proprement parlé du voyage. On a le coeur gros de se dire que c'est bientôt fini mais la perspective de monter en haut du gros caillou (450 m) que l'on a vu la veille est une motivation suffisante. En plus pour la première et dernière fois du voyage : on commence par monter pour redescendre après ! La montée est facile sur la première partie du trajet : la piste a été goudronné (maudits ricains) et ca monte gentiment avec de nombreux lacets. On en profite pour jouer : un ruban est fixé sur un mousqueton d'escalade, le but étant de ne pas l'avoir attaché à son sac à la fin du jeu (jamais passé autant de temps à vérifier mon sac sur une rando). Arrivé à un demi mile du sommet c'est Scout lookout : la dernière chance pour ceux soumis au vertige de faire demi tour. Après la montée se fait à l'aide de chaines avec le vide à 1 m (et parfois moins) de chaque coté. Marcher sur un bloc de 1,5m de large avec deux falaises de 400m de chaque coté, ca met le trouillomètre à 0... Bon en fait, ca se fait tout seul même avec le sable qui rend les blocs plus glissants qu'on aimerait. Une fois encore la récompense est dans la vue au sommet. Jettez un oeil au photos.
Le soir le souper a des airs de dernier soirs : on rend service aux guides en finissant tous les jus de fruits entamés (légèrement allongés à la vodka). On rigole bien avec une dernière partie de Loup garous mais c'est le coeur lourd que je me rend dans ma tente : demain il faudra remballer la tente et le sac de couchage pour la dernière étape : Las Vegas.

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